Je ne pouvais pas de parler de ma nouvelle liberté. J'ai mis plusieurs semaines avant d'en parler à mes amies, enfin à mes meilleures amies. Je ne me sentais pas prête d'en converser auparavant. A chaque fois que j'y repensais, autant dire que c'était tous les jours, j'en avais la gorge nouée. De plus, pour moi, en parler, même à ma meilleure amie, je ressentais ça comme une honte pour moi. Je me sentais salie de pouvoir leur dire que je n'étais plus soumise, que j'étais enfin libre de tout fait et geste. Je savais très bien, qu'elle n'allait pas comprendre mes ressentis qui est le paradoxe de toute remise en liberté...
J'ai fini par en parlant à ma meilleure amie que j'ai logé pendant plusieurs mois, à défaut d'en parler à mon autre meilleure amie. Je ne voulais pas lui en parler avant car je ne lui faisais plus confiance totalement par rapport à son comportement au cours des dernières semaines.
Elle souffrait toujours de sa séparation avec son conjoint et ne supportait pas l'idée de se retrouver seule en appartement. Il fallait bien qu'elle prenne son envol car la colocation a duré plus longtemps que ce qui était convenue et commençait à devenir difficile de tout côté.
Je ressentais aussi qu'elle me jalousie du bonheur que je pouvais avoir. Elle faisait tout pour le dissimuler mais limite c'était marqué sur son front. Malheureusement, je ne pouvais rien faire contre ça. Je n'ai jamais demandé à ce qu'elle tombe amoureuse de Maître. Elle n'aurait souhaité qu'une chose : avoir ma place de soumise. Elle en a meme longuement parlé à Maître pendant un temps, avoir d'avoir son appartement. Maître avait fini par lui proposer de réfléchir à ce sujet en posant bien le pour et le contre, savoir si elle se sentait vraiment à la hauteur. Il lui a bien expliqué que dès lors qu'elle serait soumise, elle ne serait plus l'amie de sa compagne et qu'il n'y aurait aucune dérogation, aucun cas particulier... Je reconnaissais bien là l'intransigeance de Maître (que j'aime tant).
Au final, elle voulait accepter sous certaines conditions. Une fois de plus, c'est la preuve qu'elle n'écoute pas ce qu'on lui dit et qu'il y a que sa petite personne qui compte. Elle n'a rien compris ! Elle n'a pas compris que dès lors qu'on décide d'être soumise, on n'a aucune condition à imposer mais plutôt à accepter. Résultat Maître refusa de la soumettre, comme il pouvait le faire avec moi ou comme il a pu déjà le faire avec d'autres. Elle a eu du mal à l'accepter mais en même temps elle n'avait pas le choix et devait aussi assumer ses propres dits.
En revanche, ressentant ses difficultés et ses lacunes ainsi que son mal être, Maître lui proposa de l'aider financièrement pour qu'elle puisse partir sur de bonnes bases. Effectivement, ça serait un bon début pour qu'elle démarre une vie de maman célibataire, ayant toujours vécue avec ses parents ou en couple avec le papa de son fils.
Je n'avais pas mon mot à dire mais franchement je n'étais pas pour. Je savais très bien que mon ex meilleure amie, serait complètement perdue sans son mentor, n'ayant jamais rien gérer de sa vie (même pas sa vie sexuelle) et que malgré ses promesses, avec de la rancoeur elle ne serait plus autant reconnaissante qu'elle a pu le dire x fois et que financièrement parlant, elle pourrait jamais nous rembourser, sauf sur plusieurs années et encore. Pour moi, l'investissement que nous avons fait pour la dépanner, et aussi pour nous soulager, on aurait pu s'en servir autrement. Je considérais ça comme de l'argent balancer par les fenêtres alors que je déteste ça.
Elle a fini par trouver un appartement, plus ou moins à sa convenance après quelques semaines où il fallait la motiver. Maître a été de mettre son nez pour qu'elle se décide à bouger ses fesses. Elle se sentait trop bien à la maison, même si la tension était tendue car de mon côté ma patience commençait à arriver à sa limite, surtout concernant l'éducation de son fils. J'ai déjà connu des enfants terribles et difficile mais insupportable et irrespectueux à ce point non. J'hallucinais comme elle acquiessait qu'il lui parle ainsi à peine pas trois ans, juste histoire d'avoir la paix et prétextant que ça ne servait à rien parce que le père lui passait tout et allait lui mettre des bâtons dans les roues.
Tout en ayant son appartement, elle devait donc suivre les conseils de mon compagnon pour qu'elle puisse s'en sortir. Forcément, comme je m'y attendais, elle n'en fis qu'à sa tête ne pensant pas aux conséquences, ni financièrement, ni de ma moitié... Il a dû donc prendre des précautions pour lui apprendre la valeur de l'argent. Cela ne l'arrangeait pas : elle était partagée entre avoir sa liberté vivant seule, être dominé quelque part par l'homme dont elle ne résisté pas à l'autorité, et le manque de son conjoint.
Comme je le pensais, elle n'a pas tenu longtemps toute seule ! Après avoir bien fait chier son monde, autant sa famille que ses collègues, deux mois et demi dans son appartement, elle a craqué et a fini par retourné dans les bras du père de son fils.
Cela me faisait de la peine parce que je savais très bien qu'elle allait en payer les conséquences toute sa vie. Elle a préféré continuer à vivre aux dépens de son conjoint, quitte à ne pas être respecter à sa juste valeur que de refaire sa vie et tourner la page qui aurait pu lui être beaucoup plus bénéfique et lui démontrer que la vie n'est pas dépendre d'une tiers personne et n'est pas un long fleuve tranquille tout en ayant ses bons côtés.
C'est à ce moment que j'ai décidé de couper définitivement les ponts. Je déteste être prise pour une imbécile et considérer comme une girouette. Je déteste qu'on abuse de ma gentillesse et de mon bonté à mauvais escient ! Pourtant c'est ce qu'elle a fait.
Elle se montrait de plus en plus distante avec moi. Je ne peux meme pas dire qu'elle se confiait parce que c'est pas vers moi qu'elle le faisait mais elle ne me parlait que rareté. Le peu qu'elle le faisait c'était pour me dire qu'elle ne supportait pas la solitude et était à deux doigts de craquer de retourner vers son mentor. Je savais très bien ce qu'elle cherchait au fond : que je l'influence dans sa décision. Hors de question que je lui fasse cette facilité comme souvent auparavant. Elle est en âge de prendre des décisions et de les assumer. Je ne faisais alors que la soutenir au mieux que je pouvais en lui montrer le pour et le contre quoiqu'elle décide.
En dehors de nous, je savais qu'elle avait fait la connaissance d'un homme fort gentil et sympathique, qui commençait avoir des sentiments à son égard et que cela la dérangeait ne sachant pas sur quel pied danser. Sauf qu'à un moment donné, je sentais bien qu'elle était en contact plus régulier avec le père de son fils. Elle avait décidé de ne pas m'en parler directement et à contre coeur je respectais sa décision, le coeur serré.
Un jeudi, mi avril, je l'ai surprise descendre de la fameuse voiture rouge aux deux rayures blanches sur le capot. J'ai de suite compris mais je me tus. Je voulais qu'elle me le dise d'elle-même. Ainsi je voulais voir si elle me faisait confiance autant qu'elle le disait et si notre amitié était aussi forte qu'elle le prétendait alors que moi je sentais très bien une lourde fragilité.
Depuis ce jour, j'ai tenté de vouloir lui parler mais elle m'évitait. Elle était pourtant bien disponible sur msn. Je ne comprenais plus rien. Pourtant j'avais besoin urgent de lui parler. Je continuais alors à lui donner des signes pour lui faire comprendre mais elle m'envoya bouler en prétextant qu'elle passait la soirée avec son conjoint, qu'elle n'avait pas de temps à me consacrer et me rappellerait le lendemain.
Le lendemain, aucun coup de fil et elle m'évita de nouveau sur msn alors qu'elle s'était mise en disponible. Les nerfs commençaient à monter de mon côté mais j'étais prête à faire encore des efforts pour tenter de sauver notre amitié. Pour moi, je lui laissais une dernière chance tout en souffrant de mon coté. Je me rendais compte qu'elle n'était pas une si bonne amie que ça : j'ai toujours été là pour elle, j'ai fait plusieurs concessions et là que pour une fois c'est moi qui ait besoin d'elle : personne est là !
Le surlendemain, les nerfs étaient toujours là et je veillais sur msn pour tenter de lui parler à défaut de pouvoir l'avoir au téléphone. Elle finit par se connecter mais au lieu de me parler à moi directement, elle parla à mon compagnon comme si de rien n'était. Ce qu'elle ne savait pas était que j'étais devant l'ordinateur tout en étant en communication téléphonique avec ma moitié. Bien entendu, j'entendis et reconnu le signal sonore de msn lors de dialogue au même moment où elle apparaissait connectée en disponible. Sauf que la sonnerie n'était pas de mon côté mais bel et bien du côté de mon compagnon. Ayant un doute et connaissant la situation, il me demanda confirmation si elle m'avait salué. Fortement déçue, de manière tendue, je lui affirma que non.
Mon compagnon décida qu'elle avait été trop loin et l'a mis face à ses décisions. Il lui à rappeler qu'elle se comportait mal envers moi, qui était censé être sa meilleure amie mais qu'elle délaissait pour fuir ses propres décisions : celles de tourner la page sur ces derniers mois et de recommencer avec son compagnon. Elle l'a coupé court à la conversation, vexée, sachant qu'il l'avait raison, en lui disant qu'il n'avait pas à s'invertir ni de près, ni de loin, à notre amitié. Pourtant, cela ne la dérangeait depuis le début. Bien au contraire, parfois ça l'arrangeait même ! Quand mon compagnon m'a résumé ce qui s'était dit au téléphone et fait part de la copie de la conversation msn, je suis restée choquée.
C'est à cet instant que j'ai ouvert les yeux et me suis rendue qu'elle n'avait pas su saisir sa dernière chance, qu'elle ne s'était pas rendue compte qu'elle avait dépassé les limites de mes tolérances et de ma patience. Le fait qu'elle me délaisse et qu'elle envoie balader mon compagnon lui disant que maintenant c'était son conjoint qui reprenait la main sur tout que ça nous plaise ou non... avec tout ce qu'on a fait pour elle ! Mon compagnon, tristement lui confirma qu'il accepta mais que de son côté il ne voulait plus entendre parler d'elle le concernant.
Ce qu'ils ne savaient pas, c'est qu'au même moment et ignorant qu'ils étaient en ligne, je lui ai laissé un premier message vocal sans réponse dans un premier temps. Pas de chance, j'avais mes problèmes de réseau à ce moment là. Elle tenta de me joindre et me laissa en message vocal qui me fit monter la rage. Il y a une phrase qui m'a choquée et que je me rappellerai toute ma vie : "je suis désolée, je ne savais pas comment te dire que je me remettais avec D. et je savais que tu allais le prendre mal mais c'est ma décision. Ainsi il faut que je me concentre et consacre à recoller les morceaux pour repartir sur de bonnes bases afin que mon couple fonctionne donc pour ça, je suis désolée mais je suis toujours là pour toi mais beaucoup moins disponible. J'espère que tu me comprendras..."
Avec son comportement et cette phrase troublante et blessante, j'ai compris que son conjoint avait réussi, petit à petit à la couper de moi. J'ai donc ainsi choisi de couper les ponts de moi-même. Je lui ai, de suite, envoyer un sms, à défaut par téléphone, lui faisant comprendre que je n'aurais pas à juger son choix et que je n'aurais rien à y redire, qu'elle fait sa vie comme bon lui semble mais qu'elle n'a pas assez confiance en moi pour le comprendre, qu'elle avait bien retourner sa veste en si peu de temps et qu'on avait pas le même sens de l'amitié et de ce fait je lui souhaitait bonne route de son côté.
Suite à cela, je ne lui ai plus adressé la parole pendant de longues semaines. J'ai décidé de lui accordé de l'importance uniquement professionnellement suite à mon statut au CHSCT et encore qu'il y ait ça, sinon j'aurais coupé court tout court. Cela me faisait mal au coeur mais c'était ma seule façon qu'il puisse comprendre que ma décision n'était pas prise sur un coup de tête et tenter de lui faire prendre conscience du mal qu'elle pouvait faire !
Ce n'est que début juillet, peu avant ses congés, qu'on a réussi à s'échanger quelques mots. De mon côté la colère était encore bien présente. Elle faisait de la peine et en même elle me dégoutait : elle me faisait pitié... Pauvre fille ! Après cette discussion, où je pris la parole, je lui fit comprendre la raison de mon comportement et ma coupure. Je sais même si elle a compris mais au moins, contrairement à elle, je lui ai enfin dit en face ce que j'avais sur le coeur. Le plus dur pour moi était de garder mon calme tout en étant directe et franche, restant moi-même.
Je l'ai su avant, mais elle profita de la situation elle m'avoua sa grossesse. Autant dire qu'il n'a pas chômé : même pas quinze jours après les retrouvailles il a tout fait pour la rendre prisonnière. Elle s'est vendue toute seule en m'expliquant qu'elle ne voulant pas de cet enfant aussitot dans leur relation mais que c'était un accident. Pour moi ce n'est pas un accident : auparavant il arrivait à faire attention et là comme par hasard il n'y arrive pas... Elle a peut-être de la merde dans les yeux mais pas moi. Elle a beau dire que mon compagnon est calculateur et manipulateur (c'est pas faux) mais le sien y est autant mais de manière plus sournoise ce qui est encore pire. Elle n'a pas compris que pour lui ce n'est pas un accident mais une solution de la garder près de lui et de la forcer à revivre en couple. Pour lui cette grossesse oblige mon ex amie à rester avec, ne pouvant pas s'occuper de deux enfants seule... La pauvre, je la plainds, elle ne sera jamais à l'aise avec cette grossesse non désirée et en souffrira toute sa vie et le pire est que son entourage en souffrira aussi, surtout son fils...